Les Aires Protégées de Petit Loango - Moukalaba, aussi appelées Complexe d'Aires Protégées de Gamba (CAPG), sont situées au sud-ouest du Gabon. Elles couvrent une surface de 11 320 km² et sont caractérisées par la grande diversité de leurs paysages, des écosystèmes qui les composent et un nombre important d'espèces animales et végétales rares et/ou endémiques. Elles constituent une zone prioritaire en terme de conservation du fait de leur représentativité des écorégions du bassin guinéo-congolais, la région d'Afrique la plus riche sur le plan de la biodiversité. Au même titre que les autres régions d'intérêt biologique au Gabon (Minkebe, la Lopé,...), les Aires Protégées de Petit Loango - Moukalaba bénéficient du fort potentiel écologique du pays.

L'originalité des Aires Protégées réside dans leur situation géographique, entre mer, lagunes et forêts. Cette collision de biotopes constitue une mosaïque d'habitats particulièrement diversifiés. Le complexe est bordé sur la façade atlantique par un cordon littoral sableux qui s'ouvre en deux points sur les embouchures des lagunes d'Iguéla au nord et de Ngové-Ndogo au sud.  

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La rencontre de la mer et de la mosaïque forêt-savane

 

La lagune Ndogo, en direction du village d'Ibouka

Un relief peu marqué associé à un réseau hydrographique complexe ont favorisé l'émergence d'une distribution des écosystèmes fortement fragmentée, caractérisée par la présence au nord et à l'est de grands blocs de forêt ombrophile, d'une végétation côtière typique le long de la bande littorale accompagnée de savanes graminéennes et d'importantes zones aquatiques (lagunes, lacs et marécages permanents ou temporaires).
 

L'histoire des Aires Protégées de Petit Loango - Moukalaba fut partagée entre l'identification du patrimoine naturel de la région par les autorités françaises dans les années 50 et l'exploitation des ressources pétrolières. L'évolution du statut de la zone et de ses activités ont toujours dépendu de ces préoccupations parfois antagonistes. Dès 1962, la région a bénéficié d'une reconnaissance officielle par le Ministère des Eaux et Forêts gabonais qui a abouti au classement de l'Aire d'Exploitation Rationnelle de Faune de Setté Cama, composée des réserves de faune du Petit Loango et de la plaine Ouanga ainsi que des domaines de chasse d'Iguéla, de Ngové-Ndogo et de Setté Cama.

 

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La rivière Nyanga, au sud du complexe

 

Le terminal et les bureaux de Shell Gabon, à Gamba

Le terminal et les bureaux de Shell Gabon, à Gamba

Parallèlement, l'implantation de la Compagnie Shell de Recherche et d'Exploration au Gabon (COSREG) en 1963 a débouché sur la découverte des gisements de Gamba puis d'Ivinga. En 1965, la COSREG devint Shell Gabon et poursuivit l'exploration de la région. Les années 70 furent marquées par l'exploitation des concessions marines et, à partir de 1989, de l'important gisement de Rabi, situé au nord du complexe. Aujourd'hui, les compagnies pétrolières présentes dans les aires protégées constituent les principaux acteurs économiques de la région et il est nécessaire d'intégrer leurs activités aux projets de conservation, l'objectif étant d'inciter ces sociétés à développer des pratiques conformes au respect de l'environnement et des populations.
Le complexe d'aires protégées de Gamba est actuellement divisé en 8 structures : les réserves de faune de Petit Loango, de la Moukalaba-Dougoua et de la Plaine Ouanga ; les domaines de chasse de Setté Cama, d'Iguéla, de Moukalaba et de Ngové Ndogo ; l'aire d'exploitation rationnelle de faune des Monts Doudou.

Le plan d'aménagement qui définit les futures modalités d'administration des aires protégées est en cours d'élaboration et vise à obtenir le classement des régions de Petit Loango et des Monts Doudou-Moukalaba comme parcs nationaux. Cette modification de statut a pour objectif d'assurer une protection renforcée des écosystèmes et des espèces associées, de créer une activité écotouristique destinée à sensibiliser le public et la population locale à la problématique de la conservation et d'amener les compagnies pétrolières à se plier à des contraintes environnementales strictes.

 

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La lagune Ndogo